Trimestre ciné n°4 : Septembre-novembre 2011
Ces derniers mois je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer : mon activité sur le blog a été assez réduite, mais me revoilà pour faire le point sur les films de la rentrée. Comme pour les numéros précédents de cette rubrique le but n’est pas de présenter les films sortis dans cette période mais bien de mettre en avant les films que j’ai pu voir, plus ou moins connus, plus ou moins récents, et pourquoi pas vous donner envie de les découvrir. Petite nouveauté pour ce 4e article qui viendra en fin d’article : le film que j’aurais préféré ne pas voir. Voici pour commencer, la liste des films que j’ai vu entre septembre et novembre.
Septembre | Octobre | Novembre |
Crows Zero 2 Solaris Route Irish Planète des singes ; les origines Dragons Starship Troopers | Limitless The Artist Blade Runner L’homme qui voulut être roi Black Swan A bittersweet life Drive Memento Capone The Informant Hobbo with a shotgun Black dynamite | Riding the bullet Dark Crystal Prince of persia Intouchables Contagion Mars Attacks Time out |
Dragons
Je n’ai pas souvent l’occasion de parler de films d’animations mais j’ai découvert à la rentrée un film très sympathique : Dragons, réalisé par les studios Dreamworks, à l’origine de Shrek.
Présentant la vie d’un village de belliqueux viking dont le combat contre les dragons constitue la routine quotidienne, Dragons raconte l’histoire d’un jeune garçon qui à l’inverse des autres habitants n’est pas fort, n’est pas vraiment courageux et n’aime pas se battre. Mis à l’écart par le reste du village il réussira pourtant à se distinguer en développant des talents de domptage auprès de l’une des créatures ailées.
Tout comme l’était Shrek, Dragons n’est pas seulement dirigé à l’attention des plus jeunes. Le scénario, bien qu’un peu prévisible parfois fait penser à un conte et le rythme posé de l’histoire permet d’en apprécier toute la saveur. On est vite intrigué par la vie des vikings et on s’attache à tous ces personnages. Malgré la relative brutalité et bêtise de leur mode de vie consistant à sans cesse s’entraîner à la guerre pour pouvoir tuer et capturer des Dragons, afin de mieux s’entraîner au combat contre les dragons, etc, l’humour omniprésent fait de ces vikings des personnages très sympathiques.
Le film est d’ailleurs très drôle dans son ensemble. L’histoire évoluant progressivement de la découverte du quotidien des vikings et du personnage d’Harold vers une quête épique est portée par une animation fluide, dans des décors vraiment très jolis. Pour finir je donnerais une mention spéciale au bestiaire et à l’univers dans son ensemble très original qui ne se limite pas au dragon cracheur de feu.
Bref un film très divertissant qui personnellement m’a agréablement surpris.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=123534.html
http://www.imdb.com/title/tt0892769/
The artist
J’aurais désiré y consacrer une critique complète mais je me contenterais de vous en parler ici même. The Artist, dernier film portant à l’affiche Jean Dujardin, se distingue réellement par son originalité et son parti pris technique, pour commencer.
En effet ce film (réalisé par Michel Hazanavicius également réalisateur des OSS117) aborde la période de l’histoire d’Hollywood où le cinéma a commencé à passer du muet au parlant. The artist propose donc, en noir et blanc, en 4:3, et (pratiquement) sans aucune scène de dialogue, de découvrir cette transition à travers le regard de George Valentin (Jean Dujardin), une vedette du cinéma muet dont la carrière va être mise en péril par l’arrivée de nouveaux acteurs à l’affiche de films parlant, et notamment d’une actrice, Peppy Miller (Bérénice Bejo). Celle-ci, simple figurante dans ses débuts va être propulsée au rang de star du cinéma nouvellement parlant, au défaveur de George Valentin.
Très surprenant par son absence de dialogue, cela n’en est pourtant pas gênant. On peut d’ailleurs saluer le travail du compositeur Ludovic Bource qui donne au scénario une bande originale pertinente et pleine de sens, qui nous raconte autant de choses que l’image. La partie dialoguée est en certains cas appuyée par des intertitres à la manière des films muets du début du XXe siècle dont s’inspire The Artist.
Le parti pris technique, la musique, le jeu d’acteur remarquable –au vu de la relation entre l’acteur et le réalisateur on peut d’ailleurs supposer que le rôle ai été écrit pour le très expressif Jean Dujardin (qui a joué dans les derniers film de Michel Hazanavicius)- font de The Artist un film extrêmement original et ont vite fait de nous faire passer outre la simplicité compréhensible du scénario.
Un film à voir à tout prix selon moi à une époque où les grosses productions sont mises en avant pour leurs propriétés technologiques.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=183070.html
http://www.imdb.com/title/tt1655442/
Blade Runner
Je dirais quelques mots sur Blade Runner qui constitue l’un des films clés du cyberpunk, et reste encore aujourd’hui un vrai classique.
Sortis dans la même période que les Star Wars, ce film plonge le spectateur dans un univers sombre et on découvre Harrison Ford dans le rôle d’un personnage perdu, faible et lâche. Evidement à voir aujourd’hui le film a assez mal vieilli d’un point de vue technique et certains plans comportant des effets spéciaux se feront assez aisément les témoins de l’âge de ce film mythique. Mais on en fait très facilement abstraction quand on prend l’ampleur de l’univers et les principes qu’instaure et a popularisé ce film, qui sont encore aujourd’hui des références dans le genre.
Le scénario place la ville de Los Angeles, et les cités terriennes dans un état d’insalubrité qui pousse ceux qui le peuvent à quitter la Terre pour établir des colonies dans l’espace. Là-bas des androïdes appelés Répliquants y sont utilisés comme esclaves. Leur nom leur vient du fait qu’ils sont simplement indifférenciables des êtres humains. Certains d’entre eux, les Nexus 6, modèle le plus perfectionné de répliquants, se rebellent, tuent l’équipage d’un vaisseau et réussissent à se rendre à son bord à Los Angeles. Là un agent spécial, un Blade Runner (Harrisson Ford), est chargé de les retrouver et de les « retirer » de la circulation.
Sachez pour l’anecdote qu’il existe 7 montages différents de ce film de Ridley Scott, dont certains apportent une toute autre vision de certains éléments du scénario : certaines versions ont tout simplement été sorties sans l’accord du réalisateur par les studios de productions pour toucher une cible de spectateurs plus jeunes.
Considéré, à raison, comme un modèle du cyberpunk, je vous conseil fortement de voir ce film, si ce n’est pas déjà fait.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=1975.html
http://www.imdb.com/title/tt0083658/
Drive
En octobre vous aurez de plus pu découvrir au cinéma le film Drive par le réalisateur du mystique Valhalla Rising, Le Guerrier silencieux, Nicolas Winding Refn. Ce film est pour moi l’une des meilleures surprises de ces trois mois. On pourrait croire en voyant les bandes-annonces à une sorte d’alias du Transporteur, plus brutal et non censuré. Mais on serait bien loin de la vérité.
Drive raconte l’histoire d’un cascadeur de cinéma qui travail pour Hollywood le jour et conduit pour la pègre de Los Angeles la nuit. Très réputé dans le milieu et extrêmement minutieux et précis, the Driver (Ryan Gosling), enchaine les contrats avec succès. Travaillant en solitaire, The driver est un personnage silencieux et méticuleux, pleins de mystère. Il va pourtant faire la connaissance d’Irene et de son fils, qui vont le pousser à sortir de sa solitude. Quand le mari d’Irene sort de prison se retrouve embarqué dans un braquage pour laver ses dettes, the driver promet de l’aider. Manipulé et trompé il devra faire face à un grand truand de la ville s’il veut protéger ceux qui désormais lui sont chers.
Porté par le jeu de l’acteur Ryan Gosling, le personnage du Driver, impassible en toute circonstance donne au film une touche particulière. Grace à un scénario à la base simple et des personnages forts (on retrouve au casting le désormais bien connu Ron Perlman) Drive arrive à nous amener à nous attacher à son Driver, qui au fil du film se révèle dans tout son caractère : sensible, brutal. Humain.
Les scènes de dialogues sont assez rares ou peu développées et l’histoire est appuyée par une réalisation impeccable. Parfois surprenant dans son découpage, le film enchaine les gros et très gros plans, chaque scène disposant d’une identité propre, notamment grâce aux tons de couleurs mis en valeur dans certaines scènes. On pourra notamment prendre l’exemple des scènes où le personnage est filmé au volant. Contrairement à ces films où la voiture est filmée comme un personnage à part entière, ici malgré qu’elle semble en être également un sujet central, ce n’est pas le cas. Les gros plans s’enchainent et chaque image est porteuse de sens.
Récompensé à Cannes pour la meilleure mise en scène, le film mérite largement son prix. Je vous conseille donc ce film, qui saura sans aucun doute vous marquer comme il l’a fait pour moi.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=135082.html
http://www.imdb.com/title/tt0780504/
Memento
Je serais beaucoup moins long pour vous parler de Memento (réalisé par le respecté Christopher Nolan), que je vous conseille tout également.
Il est difficile de parler d’un film au scénario reposant sur autant de surprises sans en gâcher la saveur. Après le meurtre et le viol de son épouse, Leonard Shelby est touché par un traumatisme qui l’empêche de graver quoique ce soit dans sa mémoire. Décidé à enquêter sur la disparition tragique de sa femme, il va essayer de surmonter son problème de mémoire pour accumuler les indices et en trouver le responsable.
Ce film constitue tout simplement, selon moi, un modèle de perfection et d’originalité en matière de montage et de scénario. Le film est entièrement déstructuré et le scénario se déroule de façon anti-chronologique. Chaque scène sera l’occasion pour le spectateur d’être surpris et bouleversera les idées qu’il s’était fait jusque-là sur les personnages.
En fait vous ne devriez plus être sur cette page à lire cet article mais déjà en train de regarder ce film ! (avec dans l’idée de venir lire la suite après, cela va de soi).
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=25744.html
http://www.imdb.com/title/tt0209144
Comme vous l’aurez compris dans cet article, j’aime voir des films aux personnages construits et aux scénarii originaux et intrigants. De la même façon voir un acteur interpréter avec talent un personnage fort est toujours un réel plaisir ; et c’est ce qui peut amener à l’envie de revoir (et revoir encore) un film.
Contagion
Et c’est pour cette raison que je ne nourris aucune envie de revoir le film Contagion.
Malgré un casting de choc moultement mis en avant – Marion Cotillard, Matt Damon, Laurence Fishburne, Jude Law… – le film pêche par de trop nombreux défauts pour valoir le coup. L’idée initiale de faire un film mettant le monde face à une épidémie fulgurante, d’un virus inconnu et encore incurable, et ce dans un cadre réaliste (pas de zombies, ou de mutation içi) pouvait pourtant paraître porteuse.
En montrant les gouvernements et les centres d’épidémiologie face à une situation de crise d’ampleur mondiale, le film détient au moins la qualité de pouvoir nous informer sur ce qui pourrait peut-être arriver dans les hautes instances si une telle crise survenait. En revanche le scénario déploit tellement de fils narratifs dans tous les sens, autour de personnages souvent peu charismatiques, qu’on a tout d’abord du mal à voir où tout cela peut mener. On est rapidement déçu quand on s’aperçoit que ceux-ci ne sont très peu développés. Le film est court, et arrivé à la fin on en vient à se demander si certaines scènes ne sont pas manquantes tellement les différentes intrigues restent inachevées.
Mention spéciale pour le cas du personnage de Marion Cotillard qui peut être considéré comme un modèle à ne pas suivre : mais où est le dénouement de son intrigue ? Peut-être dans les scènes coupées du dvd… si les revendeurs acceptent de le mettre en rayon. En définitif, la conclusion du film est tellement mal amenée que le seul souvenir que ce film peut laisser est le goût amer de la déception chez le spectateur qui a payé sa place. On peut comprendre la volonté initiale de rester dans un cadre réaliste, mais au vu des derniers plans du film, censés expliquer la cause de la plus grande épidémie virale jamais connue, on ne peut s’empêcher de sourire.
Ajoutez à cela une musique qu’on a du mal à qualifier ainsi, et une réalisation qui n’a rien d’assez extraordinaire et surprenante pour rattraper la plaie que constituent le scénario et surtout la mise en scène de Contagion. Ce qui devait être dit l’a été ; le reste ne sera que silence de déception.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=178091.html
http://www.imdb.com/title/tt1598778/
Voilà donc les films qui m’ont marqué et que dont j’avais envie de vous parler. Bien entendu de nombreux autres films méritent votre attention et je vous conseil donc de regarder de plus près la liste en début d’article. Enfin si ce que je dis dans cet article vous fais réagir, vous évoque d’autres films que vous voudriez me partager, ou quoique ce soit d’autres, n’hésitez pas à vous exprimer, la boite de commentaires est faite pour ça 😉